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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 23:27

Doc 1 :

Quarante ans de silence et toujours pas de bilan authentifié

Article publié le 27 Mai 2009
Par Béatrice Gurrey - Source : LE MONDE
Taille de l'article : 742 mots 

Extrait :

DÈS 1967, le bilan officiel de sept morts, après les émeutes de Pointe-à-Pitre des 26 et 27 mai, a été contesté. Lors du procès des indépendantistes, en 1968, à la Cour de sûreté de l'Etat, leur défense, et notamment Me Henri Leclerc, souligne que le nombre de morts est beaucoup plus important que celui annoncé par le préfet Pierre Bolotte. Jusqu'au 14 mars 1985, où, sur RFO Guadeloupe, le secrétaire d'Etat aux DOM-TOM, Georges Lemoine, mentionne 87 morts. « Cela nous avait tous surpris.

 

 

Doc 2

Les émeutes de mai 1967: 7 ou 87 morts ?

Les événements graves de mai 67 évoqués par le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, font référence aux émeutes sanglantes des 26 et 27 mai 1967 à Pointe-à-Pitre. Le bilan de ces deux journées d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre n'est toujours pas connu précisément, variant entre 7 et 87 morts. M. Jégo s'est engagé à " faire la transparence" sur ces événements.

Depuis début mai, en Guadeloupe, les ouvriers du bâtiment sont en grève. Ils réclament 2 % d'augmentation et la parité en matière de droits sociaux. L'importance de la mobilisation et l'extrême tension sociale pousse le patronat à convoquer une réunion de négociations pour le 26 mai à la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre. Y participent, en présence de l'inspection du travail, la délégation syndicale de l'UCGT et la délégation patronale.

Des manifestants se sont massés Place de la Victoire, devant la CCI, pour soutenir leurs représentants syndicaux. Suite à l'échec des négociations, la foule qui est également composée de militants du Groupe d'organisation nationaliste de la Guadeloupe (GONG), la première organisation indépendantiste de l'île, se révolte. Les CRS chargent et tirent . L'une des premières victimes est Jacques Nestor, un militant du GONG, très populaire à Pointe-à-Pitre.

Le lendemain, les lycéens et étudiants descendent dans la rue pour soutenir la lutte des ouvriers. De nouveau, les forces de l'ordre font usage de leur arme. Les affrontements s'étendent à toute la ville : voitures brûlées, commerces mis à sac. Le calme revient le 28 mai.

Des réquisitions et de nombreuses arrestations auront lieu, notamment parmi les militants du GONG. Ils seront condamnés et emprisonnés en métropole, pour atteinte à l'intégrité du territoire national.

Vosges matin, L’est Républicain- publié le 18 fevrier 2009

 

 

Doc 3

 

Les événements de la Guadeloupe ont mis en évidence la précarité de la situation économique des îles

L’auteur de l’article qu’on lira ci-dessous vient de rentrer en France, après avoir passé plusieurs années à la Guadeloupe où elle occupait un poste d’observation.

par Françoise Régnier,

octobre 1967- le Monde diplomatique

APERÇU

Les 26 et 27 mai dernier, la Guadeloupe était le théâtre d’événements dramatiques. Des heurts entre grévistes et C.R.S. dégénéraient en fusillade aveugle, faisant officiellement huit morts parmi les manifestants et une centaine de blessés. Quarante arrestations ont suivi. Les émeutiers jugés sur place ont été condamnés à des peines de un à quatre ans de prison ; vingt-cinq autres Guadeloupéens transférés ou arrêtés en France sont inculpés d’atteinte à l’intégrité du territoire.

L’origine des incidents serait le refus du patronat d’accorder une augmentation de salaires aux ouvriers du bâtiment, de 2 % selon les uns, de 20 % selon les autres. Mais des faits troublants n’ont, semble-t-il, pas été éclaircis : a-t-on oui ou non tiré sur des grévistes non armés (ils auraient lancé les premiers des conques sur le service d’ordre, mais ce serait seulement à la suite de la fusillade dirigée contre eux qu’ils auraient pillé une armurerie pour répliquer) ; autre fait troublant : quelques jours après ces événements, les ouvriers du bâtiment obtenaient 25 % d’augmentation.

Certains membres de l’opposition estiment que cette répression répondait au désir du gouvernement de prévenir toute extension des mouvements extrémistes, notamment le G.O.N.G. (Groupement des organisations nationales guadeloupéennes), qui revendiquait l’indépendance et le progrès social et s’exprimait dans le journal du même nom en termes empreints de violence et de racisme.

Il semble toutefois établi que bon nombre des leaders actuellement poursuivis n’ont pas participé aux émeutes du mois de mai.

Cette répression a assurément porté un coup à l’opposition, même si elle met en vedette le G.O.N.G. et le Progrès social et même si elle tend à durcir la position des jeunes, car peu d’Antillais sont prêts à la violence. Mais en même temps elle met en question l’administration de ces « départements » français d’outre-mer.

C’est à la suite de tels événements que la presse française évoque périodiquement la nécessité pour la France d’achever sa décolonisation. Et quand (...)

 

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