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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 19:38

Texte 1 : AZF : 21 septembre 2001

21 septembre 2001, à 10 heures 17, un stock de nitrate d’ammonium explose dans l'usine toulousaine d'AZF à Toulouse (Haute-Garonne). La puissance du souffle emporte tout sur son passage. Les toits des maisons s'effondrent, les vitres des immeubles explosent, blessants leurs occupants.

 

Les centres commerciaux et les 150 bus municipaux situés dans un entrepôt à côté de l'usine sont entièrement détruits. L'hôpital psychiatrique Gérard-Marchant, de l'autre côté de la RN 20, n'est plus qu'un tas de ruines. D'AZF, il ne reste que des cendres et un immense cratère de 70 mètres de long et 40 mètres de largeur.

 

A leur arrivée, les secours découvrent un paysage apocalyptique. Le sud-ouest de Toulouse est dévasté.  Plus de 2 500 Toulousains sont blessés. Certains gisent ensanglantés sur le bitume. D'autres titubent, sonnés par le bruit de l'explosion. Dix jours seulement après l'attentat du World Trade Center,  tous sont en état de choc. Pendant un quart d'heure, les postes de police de Toulouse sont submergés d'appels : chacun croit que l'explosion a eu lieu dans son quartier. Au total  31 personnes ont trouvé la mort dans la catastrophe. Parmi eux, 21 employés d'AZF.

 

Dans les heures qui suivent, la panique envahit les villes situées aux alentours de Toulouse. Un nuage toxique, finalement inoffensif, a été créé par l'explosion. Certains habitant se calfeutrent chez eux en écoutant leur radio, d'autres sortent, le visage recouvert de masques ou de foulards.

 

Les témoins et les victimes sont marqués à jamais par la catastrophe. Ils réclament à la justice la vérité sur les causes de l'explosion. En 2009,tous les prévenus ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Toulouse.Le parquet a fait appel, au nom des victimes. Un nouveau procès s'ouvrira le 3 novembre 2011.                                         LeParisien.fr

 

 

 

Texte 2 : De Sevezo à AZF (Toulouse)

Dossier mis à jour le 1/08/2005 paru dans Vie publique

 

Le risque est associé à toutes les activités humaines et industrielles comme à l’environnement naturel. Si certains risques ont diminué du fait des progrès scientifiques notamment, d’autres sont apparus, liés à des activités plus récentes (biotechnologies, industrie nucléaire...).

Certains risques (risques domestiques, risques d’accidents de la route), semblent mieux tolérés que d’autres, beaucoup plus spectaculaires et ponctuels, comme la rupture d’un barrage ou l’explosion d’une usine chimique. Ces derniers, qualifiés de " majeurs " se caractérisent par une faible fréquence et une extrême gravité.

Les préoccupations d’environnement et de prévention des accidents majeurs ne commencent à apparaître qu’à partir des années 1960, notamment avec la catastrophe de Feyzin (Rhône) en 1966.

Avec les catastrophes de Flixborough en 1974 et surtout de Seveso en 1976, la notion de risque technologique majeur s’affirme : il est désormais reconnu qu’un accident peut avoir des effets redoutables au-delà des enceintes industrielles, éventuellement à très long terme et que dès lors, les populations et les pouvoirs publics ont un droit et un devoir d’"ingérence" dans l’usine.

Du fait de sa médiatisation, une catastrophe technologique majeure peut même remettre en cause une technologie ou une filière entière. Ainsi l’accident de Tchernobyl a lourdement contribué au rejet de l’énergie nucléaire dans plusieurs pays.

L’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001 a encore accru l’exigence d’une politique vigoureuse de prévention des risques technologiques majeurs. La loi du 30 juillet 2003 complète la palette des instruments existants dans ce domaine.

Le risque naguère fléau et calamité, est aujourd’hui intégré à nos sociétés contemporaines et va de pair avec une exigence de plus de sécurité pour la population en général et pour les salariés en particulier, d’une plus grande transparence dans l’information sur les risques, la recherche des responsabilités et la demande de réparations.

 

 

Texte 3 : Catastrophe d’AZF : dix ans après, ce qui a changé

 

Article publié le : mercredi 21 septembre 2011 - Par Gerard Bosman - RFI

 

………Les mesures prises
 
 : Prenant en compte les causes et les conséquences de la catastrophe, une nouvelle loi a été adoptée le 30 juillet 2003. Les nouveautés apportées par la loi sont de quatre ordre : plus d’information locale pour les élus et les riverains des sites ; davantage d’évaluation des dangers par des études de terrains ; un renforcement général de la sécurité pour le personnel qui bénéficie de séances de formations supplémentaires sur les produits qu’ils manipulent ; enfin, un volet indemnisation : les victimes de catastrophes technologiques, qui peuvent dorénavant être décrétées comme les catastrophes naturelles, se verront mieux et plus rapidement indemnisées.
 
Le pendant direct et plus controversé de ce dernier volet « financier », c’est la mise en place de plans de prévention des risques technologiques. Ceux-ci prévoient, sur le modèle des plans de prévention des risques naturels, des programmes d'expropriation ou des obligations de travaux pour les riverains.
 


Dix ans après, quelles avancées ?
 
 : « Même si le risque zéro n’existe pas, nous devons néanmoins tout faire pour le réduire au maximum, a prévenu Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie. Qualité de la conception des installations, de leur maintenance et e leur surveillance, maîtrise de l’urbanisation… La sécurité est un défi qu’il nous faut relever au quotidien. »
 
Selon Le Figaro, en huit ans, les industriels ont investi « des montants annuels de 250 à 300 milliards d’euros » pour diminuer les zones exposées d’environ 350 km². 1 500 contrôles ont été effectués par des inspecteurs plus spécialement chargés. L’effectif des équipes de la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) a augmenté de 40%.
 
Cependant, France Nature Environnement constate avec amertume que les progrès sont très loin d’aboutir. « Depuis AZF, sur le terrain, rien n'a changé », regrette le porte-parole de FNE, Benoît Hartmann. Le dispositif de la loi Bachelot de 2003 « nous paraît bien, à condition qu'il soit mis en œuvre. »
 
« Le bilan est loin d’être satisfaisant en matière de prévention des risques. Si les leçons d’AZF ont été tirées, leur traduction dans les faits se fait attendre et la situation est loin d’être réglée. L’action des pouvoirs publics et les efforts menés par les industriels pour prévenir un nouvel accident majeur ne sont pas à la hauteur », dénonce l’association sur son site internet.
 
Et de lister ce qui fait aujourd'hui défaut. Sur les 420 plans de prévention des risques technologiques prévus par la loi de 2003, seulement 100 ont été approuvés. D’autre part, « la protection absolue souhaitée en 2001 est aujourd’hui toute relative puisque le monde industriel rechigne à investir dans la sécurité et négocie une sécurité au rabais », déplore FNE.
 
Enfin, et ce n’est pas la moindre des polémiques soulevées par cette affaire, la loi de finances 2011 impose aux riverains de sites classés une mise aux normes draconienne de leur logement.
 
Ils se voient contraints de financer 70% des travaux pour protéger leur habitation des risques d’incendie, d’explosion ou de nuage toxique. Le montant de ces travaux représente en moyenne plus de 10 000 € par foyer. Entre 20 000 et 30 000 d’entre eux sont encore concernés. A côté, la loi prévoit l’expropriation de milliers de riverains. Les tractations entre l’Etat et les industriels, réticents à en supporter la charge financière, sont loin d’être réglées.

 

 

 

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